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Claude Goasguen déroule le tapis rouge à la Russie

Le député-maire du XVIe arrondissement de Paris, Claude Goasguen (les Républicains) Lemouton Stephane/ABACA

LE SCAN POLITIQUE - L'ancien ministre a invité jeudi à l'Assemblée nationale le vice-ministre russe des Affaires étrangères. Dans son arrondissement, une semaine de la Russie s'ouvre le même jour.

«Non, ce n'est pas de la diplomatie parallèle». Il l'assure: le grand raout pro-russe organisé jeudi matin à l'Assemblée nationale par le député et maire du XVIe arrondissement de Paris Claude Goasguen n'est pas fait pour jouer au patron du quai d'Orsay. Pourtant, la teneur des discussions autour d'Alexei Mechkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, ne laissait guère place au doute. Sanctions européennes et russes, Crimée, crise en Syrie, arrivée de migrants... Les sujets balayés étaient particulièrement d'actualité.

Sur l'estrade, devant un parterre d'entrepreneurs, l'économiste russophile Jacques Sapir ou encore le député russe Viatcheslav Nikonov ont pu se rassurer sur les intentions d'une partie de la droite. L'arrivée supposée de troupes russes au sol en Syrie? «Arriver à faire la fine bouche sur l'arrivée d'alliés qui combattent le même ennemi que nous en Syrie, c'est absurde», explique Claude Goasguen. «Je crois que si les Russes combattent l'Etat islamique, c'est bienvenu. Laisser détruire un gouvernement (syrien) c'est laisser faire un cataclysme supplémentaire dans une situation qui est déjà un cataclysme». Pour le parlementaire, «c'est clair: il faut faire la guerre».

Les sanctions européennes contre la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne? «Absurdes», elles aussi. «Je ne crois absolument pas à la politique des sanctions. Elles ne portent jamais leurs fruits. Elles ne réussiront pas plus avec la Russie. Et elles se retournent contre nous. Nous en souffrons terriblement. L'intérêt même de la France c'est qu'elles se terminent le plus rapidement possible».

«J'espère qu'on trouvera un Poutine chez les Républicains»

L'annexion de la Crimée? C'est peut-être Thierry Mariani, député des français de l'étranger qui défend le mieux la position moscovite. Dans une lettre lue à la tribune, il explique sa vision: «La Crimée était russe bien avant que la Savoie et Nice soient françaises».

Le tout le jour où s'ouvre dans le XVIe arrondissement, dirigé par Claude Goasguen, une «semaine de la Russie.» Au programme: expositions, marché russe, événements culturels... Un rendez-vous financé par la mairie et «des sponsors privés» venus de Moscou. Quant à Sputnik, l'organe de presse officiel du Kremlin, il est partenaire de l'opération. «Dans le contexte actuel, aucune subvention publique n'est accordée», regrette Thierry Mariani dans son message. Alexandre Troubetzkoi, le président du Dialogue Franco-Russe ne manquera d'ailleurs pas en conclusion du colloque de préciser que son organisation peut «aider» les «municipalités de province» qui seraient tentées d'organiser des événements semblables.

Une séquence qui ne pourra que ravir Vladimir Poutine. «Il est incontestablement gaullien», dira de lui Claude Goasguen au Scan en marge de la rencontre. «Il faudrait (en France) un homme d'Etat (comme lui) qui s'élève au-dessus des pâquerettes». Et chez les Républicains, faudrait-il un Poutine? «J'espère qu'on en trouvera un après les primaires. Oui c'est possible, je l'espère».

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