Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Vladimir Poutine revendique « la grande coalition » contre l’EI prônée par Hollande

Une rencontre bilatérale est prévue entre les deux présidents. Selon M. Poutine, l’intransigeance de son homologue vis-à-vis de Bachar Al-Assad n’a pas « protégé Paris contre l’attentat terroriste ».

Par  (Moscou, correspondante)

Publié le 16 novembre 2015 à 23h29, modifié le 17 novembre 2015 à 11h58

Temps de Lecture 2 min.

Vladimir Poutine lors du G20 à Antalya, en Turquie, le 16 novembre.

Vladimir Poutine jubile. Sa ligne politique, estime-t-il, est confortée. Devant le Congrès réuni à Versailles, lundi 16 novembre, trois jours après les attentats revendiqués par l’Etat islamique (EI) qui ont ensanglanté Paris, François Hollande a annoncé qu’il souhaitait parvenir à « une grande et unique coalition » contre l’EI en Syrie, jugée « indispensable » par le chef du Kremlin. Au même moment, ou presque, le président russe, qui s’exprimait à l’issue du sommet du G20 à Antalya, en Turquie, revendiquait en effet devant la presse la paternité de l’initiative : « J’en ai parlé lors de la session de l’ONU consacrée à ses 70 ans. J’ai parlé exactement de cela et les événements tragiques qui ont suivi [à Paris] ont confirmé que nous avions eu raison. »

Tandis que la télévision russe Rossia 24 diffusait son intervention, M. Hollande est apparu dans une incrustation de l’écran, en direct de Versailles, comme en écho aux propos de M. Poutine. « Je rencontrerai dans les prochains jours le président Obama et le président Poutine pour unir nos forces et atteindre un résultat qui, pour l’instant, est encore renvoyé à trop longtemps », a annoncé le chef de l’Etat français.

« La France faisait partie des pays qui ont adopté une position très dure envers le sort du président Assad personnellement. Nous avons entendu tout le temps de nos amis français que le règlement de la question du départ du président Assad devait être une condition préalable pour des changements politiques », commentait pour sa part M. Poutine, assénant dans la foulée : « Est-ce que cela a protégé Paris contre l’attentat terroriste ? Non. »

Rencontre avec le roi Salman

Le principe d’une rencontre bilatérale est acquis, sans précision de date ou de lieu toutefois pour l’instant. Et bien que les divergences persistent, notamment sur les cibles des raids aériens russes et le sort du dirigeant syrien, l’inflexion du président français a été soulignée à Moscou.

A Antalya, le président russe a cherché à pousser plus loin son avantage. Alors qu’il avait été accueilli froidement par les dirigeants du G20, lors du précédent sommet en novembre 2014, les images de ses multiples rencontres bilatérales, notamment avec le roi Salman d’Arabie saoudite, ont été largement diffusées. « J’ai donné des exemples, basés sur nos renseignements, du financement de l’Etat islamique par des individus, a souligné le président russe. Nous avons établi que ce financement provient de 40 pays, y compris de certains pays membres du G20. J’ai aussi montré à nos partenaires de nombreuses photos satellites qui montrent très clairement l’ampleur du trafic illégal de pétrole [de l’EI]. »

A contrario, a-t-il fait valoir, ces « informations » ne sont pas partagées par les Occidentaux. « Ils ont peur de nous donner des informations sur les territoires que nous ne devons pas frapper, par crainte qu’ils ne deviennent l’endroit exact de nos futures frappes et que nous allions les trahir. Il est évident que ce point de vue est basé sur leur propre conception de la décence humaine », a ironisé le chef du Kremlin. Mais « il est vraiment difficile de nous critiquer », a-t-il souligné, en assurant que « le contact » avec l’opposition syrienne « sur le terrain » avait été établi.

A Moscou, toutefois, le vice-ministre des affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a rencontré lundi Kadri Djamil, qui représente le Front populaire pour le changement et la libération, l’une des composantes de l’opposition syrienne tolérée par Damas. La « grande coalition » a encore des étapes à franchir.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.