Le président russe, Vladimir Poutine, donnait, jeudi 17 décembre, sa 11e conférence de presse annuelle devant près de 1 400 journalistes russes et étrangers. Pendant plus de trois heures, il y a abordé de nombreux sujets, du rôle de la Russie dans la guerre en Syrie à la situation en Ukraine, en passant par l’état de l’économie et des libertés dans son pays.
Sur la Syrie et l’Etat islamique
Le président russe a affirmé que les frappes que mène l’aviation russe en Syrie depuis plusieurs mois « soutenaient » non seulement l’offensive de l’armée régulière, mais également celle de l’opposition qui combat l’organisation Etat islamique (EI). Et qu’elles se poursuivraient tant que l’armée syrienne poursuivrait les siennes.
Il a redit que jamais Moscou n’accepterait « qu’on impose le départ d’un dirigeant », en référence à la position des Etats-Unis, qui demandent, comme la France, le départ de Bachar Al-Assad.
D’une façon générale, Moscou veut améliorer ses relations bilatérales avec les Etats-Unis et sera prêt à travailler avec le successeur de Barack Obama, qui quittera la Maison Blanche à la fin de 2016. Récemment, à l’issue d’une rencontre avec le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, M. Poutine a confirmé sa participation à une réunion internationale sur la Syrie prévue vendredi.
Sur la Turquie
« Les actes du pouvoir turc concernant notre avion qu’ils ont abattu n’étaient pas bienveillants mais hostiles », a-t-il dit en référence aux F-16 turcs qui ont abattu un Soukhoï-24 le 24 novembre alors qu’il survolait la frontière turco-syrienne. L’un des pilotes de l’appareil avait été tué ainsi qu’un autre soldat russe lors d’une opération pour récupérer l’équipage.
Qualifiant ces faits de nouveau de « coup de poignard dans le dos », Vladimir Poutine a dit « ne pas voir de perspectives (d’amélioration) au niveau gouvernemental » pour les relations russo-turques :
« Ils ont tiré sur notre avion, des gens ont été tués. Voilà ce qui m’a vraiment révolté : si c’était vraiment un accident, comme l’a dit le gouvernement turc (...), on prend son téléphone tout de suite et on s’explique. »
M. Poutine a accusé la Turquie de « s’être cachée derrière l’OTAN », dont elle est membre, et d’avoir abattu l’avion militaire pour que la Russie « fuie » la Syrie, où elle mène des frappes aériennes depuis le 30 septembre.
Sur l’Ukraine
« La Russie n’a jamais dit qu’il n’y avait pas de Russes en Ukraine accomplissant certaines tâches militaires. » Le président russe a cependant répété qu’il n’y avait pas de troupes régulières dans l’est de l’Ukraine et qu’il ne comptait pas « introduire de quelconques sanctions contre l’Ukraine ».
Près de deux ans après le déclenchement de la guerre, M. Poutine a souligné que la Russie n’avait aucun intérêt à ce que la situation se dégrade davantage et qu’il voulait une solution, mais pas aux dépens de la population russophone de l’Est ukrainien.
« Nous ne voulons pas d’une aggravation du conflit. Nous voulons que le conflit cesse aussi vite que possible, mais pas par l’anéantissement de gens dans l’est de l’Ukraine. »
Selon l’ONU, le nombre de victimes depuis le début de la guerre, en avril 2014, s’établit à au moins 9 098 morts et 20 732 blessés. Ce chiffre inclut des civils, des membres des forces armées et des membres de groupes armés.
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