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Russie, le retour

L’opération syrienne a permis à Poutine de parler d’égal à égal avec Obama. Mais le retour de la puissance russe s’avère plus difficile à négocier en Ukraine, et exige un spectacle permanent pour faire oublier aux Russes les frigos vides.

Publié le 18 mars 2016 à 15h54, modifié le 19 mars 2016 à 19h45 Temps de Lecture 4 min.

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Une manifestation dans le centre de Moscou le 18 mars 2016 pour fêter les deux ans d'annexion de la Crimée.

Efficace, le mot a claqué à la une des médias russes ces derniers jours : « Doma ! » « Doma », littéralement, signifie « à la maison ». En gros titre, au-dessus de la photo d’un pilote de chasse, encore coiffé de son casque, porté en triomphe à sa descente d’avion, cela veut dire « de retour ! ». Et la Russie, ce week-end, fête un double retour : celui de ses troupes envoyées en Syrie il y a cinq mois et demi, et le deuxième anniversaire de l’annexion de la Crimée, formellement reprise à l’Ukraine le 18 mars 2014.

Le premier est triomphal, le second un peu moins. Mais cumulés, pour l’opinion publique russe, ils signent un troisième retour, celui de la puissance Russie. C’est une nouvelle réalité, probablement durable, que les Occidentaux doivent prendre en compte.

Le retour de Syrie, d’abord, n’est pas un retrait. Annoncé le 14 mars à la télévision par le président Vladimir Poutine, de manière aussi imprévue que l’expédition du contingent russe le 30 septembre 2015, il porte sur le gros des avions de combat – une cinquantaine – et du corps expéditionnaire, évalué de 4 000 à 6 000 hommes. La Russie, cependant, garde sa base navale de Tartous et sa toute nouvelle base aérienne de Hmeimim. Le système de défense antiaérienne reste en place, assurant à la Russie le contrôle de l’espace aérien syrien. Vladimir Poutine a lui-même averti : ses avions referont le voyage « en quelques heures » si nécessaire, et les experts militaires ont observé ces derniers jours, à la faveur de la rotation, le déploiement en Syrie de nouveaux hélicoptères russes, sans doute chargés de veiller au grain.

En Syrie, « objectifs remplis », sans précision

Joli succès pour le Kremlin. Pour marquer le coup, M. Poutine s’est payé le luxe d’un coup de fil à Barack Obama le soir même, histoire de parler d’égal à égal des affaires du monde, de grande puissance à grande puissance. Instruit par les aventures de ses prédécesseurs soviétiques en Afghanistan et celles de George W. Bush en Irak, le président russe s’épargne les mises en scène hollywoodiennes de type « Mission accomplie » ; quelques belles images d’avions volant en escadrille vers la mère patrie dans un ciel azuréen et de touchantes retrouvailles familiales « doma » feront l’affaire. « Les objectifs des forces armées russes sont remplis », assure sobrement le président : on ferme le ban, sans préciser lesquels.

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