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« L’Europe doit rester un partenaire fiable mais vigilant de la Turquie »

Pour le secrétaire du Conseil de l’Europe, les Européens doivent adopter un front uni pour rétablir la compréhension et la confiance mutuelles, sauf si la Turquie envisage de rétablir la peine de mort.

Publié le 19 août 2016 à 20h17, modifié le 20 août 2016 à 10h06 Temps de Lecture 5 min.

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Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe, le 4 août, à Ankara

Durant ma récente visite à Ankara, j’ai vu les importants dégâts causés au Parlement par les raids des avions de chasse aux mains des forces putschistes. L’état de choc et la peur étaient encore palpables chez les personnes que j’ai rencontrées après cette tentative de putsch.

Il ne saurait être question de tolérer une telle violence sur le sol européen. On peut avoir des points de vue divergents concernant l’actuel gouvernement, il n’en reste pas moins que toute tentative de renverser par la force un gouvernement légitime, démocratiquement élu, est inacceptable. En Europe, une telle attaque contre des institutions démocratiques est un affront pour nous tous.

Nous devons montrer notre solidarité et comprendre l’état d’esprit qui est celui de la Turquie aujourd’hui.

La Turquie ressent à l’évidence de la frustration à l’égard des dirigeants européens qui, pense-t-elle, n’ont pas mesuré le profond impact que la tentative de coup d’Etat a eu sur la société turque. Il y a un large consensus dans le pays sur le fait que le putsch a été planifié et exécuté par un réseau secret infiltré dans l’armée, la police et la justice. C’est ce que m’ont affirmé les dirigeants des trois partis d’opposition représentés au Parlement, ainsi que le président Erdogan et ses ministres. Si nous voulons avoir une influence positive sur la Turquie, nous devons montrer notre solidarité et comprendre l’état d’esprit qui est celui de la Turquie aujourd’hui.

Je suis convaincu que l’Europe doit maintenant s’engager davantage, et non pas moins, aux côtés de la Turquie. Les informations faisant état de mesures de répression excessives et indiscriminées à l’encontre des personnes soupçonnées d’être impliquées dans la tentative de putsch sont alarmantes.

La Turquie a usé de son droit de déroger à certaines de ses obligations à l’égard de la Convention européenne des droits de l’homme au titre de l’article 15. La Convention continue néanmoins de s’appliquer sous la supervision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Ainsi, les mesures prises doivent être strictement nécessaires et proportionnées à la nature de la menace à laquelle sont confrontées les autorités.

L’identification des personnes ayant perpétré cette tentative de putsch doit se faire avec la plus grande prudence. Des preuves irréfutables devront être présentées à l’encontre des accusés. Il faut faire clairement la distinction entre ceux qui se sont fait les complices de la violence et ceux qui pourraient n’être que des sympathisants. Ces derniers n’ont violé aucune loi.

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