Banni de son propre parti. « Le bureau exécutif du Front national, réuni en formation disciplinaire, a délibéré et a décidé, à la majorité requise, l’exclusion de M. Jean Marie Le Pen comme membre du Front national », annonce un communiqué diffusé jeudi 20 août à l’issue d’une longue réunion. « La décision complète et motivée sera notifiée prochainement », est-il précisé.
A sa sortie du siège du parti où il a été entendu dans l’après-midi pendant trois heures, l’ancien président de la formation d’extrême droite qu’il a cofondée en 1972, avait affirmé avoir « exprimé le souhait que cet épisode un petit peu polémique soit une étape vers la réunification active du FN ». « J’ai donné toutes les explications à ceux qui n’avaient pas toujours bien compris ce qui se disait ou se rapportait », avait-il dit, tandis que Bruno Gollnisch, qui l’a assisté pendant son audition, a pour sa part fait savoir qu’il y avait eu « des moments assez vifs » pendant cette audition.
Quinze griefs
Avant cela, et alors qu’il était encore entendu par le bureau exécutif, Jean-Marie Le Pen, qui avait réclamé la publicité des débats, avait fait distribuer aux journalistes un exposé de sa défense.Il y récusait notamment, sans surprise, « la compétence » et « l’indépendance » de ce bureau exécutif.
A 87 ans, le président d’honneur du FN était convoqué, à la demande de sa fille Marine Le Pen — qui lui a succédé à la tête du parti —, pour répondre de quinze griefs devant la plus haute autorité du parti, réunie en formation disciplinaire au siège, à Nanterre. L’ancien président était accusé d’avoir accordé à BFM-TV et à RMC, ainsi qu’à l’hebdomadaire Rivarol, des entretiens jugés incompatibles avec la ligne du parti.
Jean-Marie Le Pen y déclarait notamment :
« Je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L’on a été très sévère avec lui à la Libération. Et je n’ai jamais considéré comme de mauvais Français ou des gens infréquentables ceux qui ont conservé de l’estime pour le maréchal. »
Ou encore :
« Valls est français depuis trente ans, moi je suis français depuis mille ans. Quel est l’attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? »
« Les chefs sont aux abris »
La présidente du FN, Marine Le Pen, ainsi que son numéro 2, Florian Philippot, avaient souhaité ne pas assister aux débats pour ne pas « être juge et partie ». « Les chefs sont aux abris, il n’y a que les fantassins ici », avait ironisé le patriarche en arrivant au siège du FN, avant d’exprimer le regret que sa demande pour que la réunion soit publique « n’a[it] pas été acceptée ».
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