Fillon : "heureusement" que Poutine est intervenu en Syrie

L'ancien Premier ministre estime que, "sinon, nous aurions sans doute en face de nous un EI (État islamique) encore plus puissant".

Source AFP

François Fillon, photo d'illustration.
François Fillon, photo d'illustration. © BERTRAND GUAY

Temps de lecture : 2 min

François Fillon, ex-Premier ministre (Les Républicains), affirme qu'"il faut se féliciter que la Russie soit intervenue" en Syrie, dans une interview à Valeurs actuelles à paraître jeudi. "Heureusement que (Vladimir Poutine) l'a fait, sinon nous aurions sans doute en face de nous un EI (État islamique) encore plus puissant, qui aurait pu s'emparer de Damas et d'une grande partie du territoire syrien", affirme François Fillon. Selon lui, "s'ils (l'EI) arrivent à la mer, cela veut dire qu'ils ont un avantage stratégique considérable. Il faut donc se féliciter que la Russie soit intervenue. Maintenant, il faut engager le dialogue avec Moscou pour bâtir une stratégie commune de reconquête du territoire syrien". "La Syrie doit être intégrée à la coalition", ajoute-t-il.

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"Quand on fait la guerre, c'est pour la gagner !"

"J'ai compris que Barack Obama avait fini par engager, lors du G20, un dialogue plus direct avec Vladimir Poutine. Il est grand temps que nous en fassions autant", affirme également le député, qui a demandé mardi en réunion de groupe "la levée des sanctions à l'égard de la Russie". "Nous n'avons pas en face de nous un mouvement terroriste mais un proto-État, c'est-à-dire une structure qui a désormais une capacité de frappe considérable. On a décidé à juste titre, et je soutiens cette décision, d'engager des opérations militaires contre l'EI. Quand on fait la guerre, c'est pour la gagner !" s'est-il également exclamé.

Le candidat à la primaire pour 2017 regrette toutefois que "nous ne nous (soyons) pas mis dans une situation de sécurisation du territoire national à la hauteur des risques encourus. Quand on déclare la guerre, on en tire des conséquences sur la sécurité intérieure et on prend des mesures d'exception". Il estime ainsi que "l'état d'urgence" déclaré par le président de la République devait "aller plus loin : contrôle des frontières françaises dans la durée, contrôle des lieux publics...". "Et je suis absolument convaincu que nous pouvons, juridiquement, pratiquer la mise en résidence surveillée ou l'éloignement des personnes qui constituent une menace", ajoute-t-il.

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Commentaires (39)

  • Tousofns

    Fillon déçoit. La campagne des primaires ne justifie pas tout. Polémiques avec Sarkozy, Juppé, Hollande, etc. Les politiques ne savent pas jusqu'où on peut aller trop loin.

  • cico21

    Obama intensifiera quelques bombardements et de renseignements pour ne pas déplaire à la France, mais il n'ira pas au delà. Son discours devant les cadets de West Point fin mai est bien là pour nous le rappeler et la nomination de son secrétaire à la Défense Chuk Hagel début 2013 le confirme : «Tout faire pour éviter les guerres inutiles et insensées». Mais le Nobel de la paix n'exclu pas la force pour combattre le terrorisme qui menace les USA : «Nous avons, certes le meilleur des marteau mais chacun des problèmes qui nous confrontent n'est pas pour autant un clou». Evidemment, étant le protecteur depuis 1938 de l'Arabie Séoudite dont le wahhabisme du 19ème siècle soutient Al Qaïda et sa face radicale étant l'EI et que le turc Erdogan soutient l'EI par ses échanges économiques  ; il lui est très difficile d'enfoncer le clou en Syrie sans remettre en cause ce pourquoi il a été élu  !

    Alors vers qui se tourner  ? Poutine a enfoncé le clou en soutenant militairement Bachar el Assad contre l'Arabie Saoudite, les pays du Golfe, et la France sclérosée par sa politique d'emprunt pro Sunnite qui veulent sa peau  ! Si Poutine n'était pas intervenu à bon escient nous aurions déjà le chaos en Syrie, par conséquent, nous ne pouvons que donner raison à Fillon devant l'évidence de son affirmation et sa solution  : «La Syrie doit être intégrée à la coalition» C'est effectivement la moins mauvaise des solutions.

    François Fillon devra aussi enfoncer le clou contre les néo-conservateurs et les interventionnistes progressistes qui ne font pas le bonheur de la France étant les plus influents dans les hautes sphères du pouvoir et des sois disant experts ou auto-proclamés et de certains médias exacerbant les clivages bipartites qui serait alors celle d'une victoire à titre posthume d'une  :  «Thérèse Delpech» qui prônait la guerre contre l'Irak en 2003 car avec l'exécutif actuel et le précédent, on serait allés en Irak en 2003, nous en mesurons seulement aujourd'hui le douloureux résultat.

  • jpd

    Si le régime Syrien tombe, l’Ei, qui possède ouvertement une bonne partie de la Syrie et qui infiltre fortement l’opposition à Bachar el Assad, ne fera qu’une bouchée de la Syrie. Hors la forte coalition contre l’EI qu’il réclame depuis son retour d’Irak en septembre 2014 sauf erreur, englobait les troupes Syriennes les plus légitimées à combattre l’EI sur place.
    Avec Sarkosy, ils avaient compris qu’une intervention en Syrie ne pouvait se faire sans concertation avec la Russie qui a le pouvoir sur Assad. Depuis le développement de l’EI en Syrie, Fillon adhère à la stratégie Poutine, même si ça lui fait mal, stratégie qui veut renforcer l'Etat Syrien en reprenant le contrôle des villes gangrenées par une opposition bicéphale et les accès aux encrages de l’EI avant de donner l’assaut qui doit être coordonné, selon le voeux de Poutine à l’ONU le mois dernier.
    Pour que la confiance entre la France et le Russie soit rétablie, F. Fillon demande la levée de l’embargo envers la Russie.
    Pour que la France reste dans la stratégie mise en place par la Russie, F. Fillon demande de renouer diplomatiquement avec le gouvernement Syrien. Le rétro-pédalage est nécéssaire mais dur à avaler, je le concède.