Une roquette non-explosée, près du village ukrainien de Dmitrivka, le 7 avril 2015

Une roquette non-explosée, près du village ukrainien de Dmitrivka, le 7 avril 2015

afp.com/DIMITAR DILKOFF

Réunis à Bruxelles, les ambassadeurs des 28 Etats membres devaient acter sans débat l'extension de 6 mois des sanctions imposées en 2014 pour punir Moscou de son implication présumée aux côtés des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.

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Mais, au début de la réunion, l'Italie a réclamé un report de la décision à la semaine prochaine, lors du sommet européen prévu les 17 et 18 décembre à Bruxelles, selon des sources européennes concordantes.

"Tout est en suspension... Se pose la question de savoir où la décision doit être prise, certains veulent que ce soit à la prochaine réunion des dirigeants européens. C'est l'Italie qui pousse", a précisé une source diplomatique à l'AFP.

En raison du blocage, le point sur les sanctions russes a été retiré de l'ordre du jour de la réunion, ont précisé plusieurs sources.

Des sources italiennes ont confirmé que Rome avaient réclamé un débat politique sur les sanctions, estimant que le sujet méritait d'être discuté plus longuement.

Les 28 ambassadeurs doivent se retrouver jeudi, afin de préparer le sommet européen de la semaine prochaine, mais il n'est pas certain que la question des sanctions soit au menu.

Les sanctions européennes, qui couvrent de larges pans de l'économie russe (banques, pétrole, industrie de défense), sont entrées en vigueur en juillet 2014. Elles arrivent à échéance fin janvier.

L'UE a aussi établi une liste noire de responsables russes et séparatistes interdits de visas européens et dont les avoirs ont été gelés, et décrété des sanctions spécifiques contre la Crimée, annexée par la Russie en mars 2014.

En représailles, la Russie a interdit l'importation de très nombreux produits agroalimentaires européens.

Mais le dossiers des sanctions a divisé l'Union européenne, certains pays comme l'Italie et l'Allemagne, notamment, ayant déjà exprimé des réserves.

Le mois dernier, le président du Conseil italien Matteo Renzi avait estimé que "l'approche anti-russe ne conduira nulle part".

De fait, malgré les tensions avec Moscou sur la crise ukrainienne, Paris et Washington cherchent à obtenir de la Russie, qui soutient militairement le régime syrien de Bachar al-Assad, un engagement en faveur d'un règlement politique du conflit en Syrie, considéré comme la matrice de la crise des migrants et des attentats de Paris.

Après la signature des accords de Minsk en février 2015, qui prévoient un cessez-le-feu ainsi qu'un ensemble de mesures politiques, économiques et sociales pour régler le conflit ukrainien, les Européens ont systématiquement lié leurs décisions sur les sanctions à la mise en oeuvre de ces accords.

Ils attendent notamment de voir comment se déroulent les élections dans les territoires tenus par les séparatistes prorusses, prévues pendant le premier semestre 2016.

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