Accéder au contenu principal
Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Migrants, l’Europe à la merci de la Turquie

Publié le :

AFP
Publicité

C’est bien là, tout à la fois, le paradoxe, voire le pied de nez de l’histoire. Pour tenter d’endiguer le flot de réfugiés qui les déstabilisent, les Européens en sont réduits au bon vouloir d’Ankara, lundi à Bruxelles, afin de retenir les migrants non syriens en Turquie, alors même que l’Europe refuse toujours d’ouvrir sa porte à cette même Sublime Porte qu’est désormais la Turquie !

Comme le formule Le Figaro, « voilà donc les démocraties d'Europe dans la main du Sultan. L'ironie est cuisante, mais pour éviter l'implosion de l'Union qui les lie, les Européens se voient aujourd'hui suspendus au bon vouloir d'un pays qui frappe à leur porte ». Comme on dit au théâtre, claquement de portes en perspectives…

L’Europe dans la main du sultan de Constantinople ? A deux jours du sommet avec Ankara, la Turquie prévient en tout cas qu’elle n’a pas la solution. Dans les colonnes du Figaro, un diplomate anonyme l’objecte : « Nous n’avons pas de baguette magique. L’Europe s’attend à ce que nous stoppions net les départs mais c’est impossible. » Plus loin, le quotidien souligne qu’Ankara attend également une « relance » de sa candidature à l’UE et la « levée » des visas Schengen pour ses ressortissants.

C’est ainsi, lundi à Bruxelles, le couple franco-allemand va devoir compter sur la « bonne volonté » de la Turquie par où passent la plupart des candidats à l'exil. Mais « devoir compter sur un partenaire aussi peu fiable qu'Erdogan pour reprendre le contrôle de la situation, c'est aussi lui donner un formidable moyen de pression pour relancer la candidature de la Turquie », souligne La Voix du Nord.

Oui, lundi à Bruxelles, la chancelière allemande Angela Merkel va défendre ses plans à la tête de l'Europe face à la Turquie. Et pour La Charente libre aussi, « rien ne prouve que l'Europe soit assez forte et unie pour mettre la Turquie devant ses responsabilités ».

Lula : la chute

Au Brésil, l’ancien président Lula a été placé en garde à vue hier et son domicile a été perquisitionné dans le cadre d'une affaire de corruption. C’est le scandale de corruption au sein de Petrobras, la compagnie pétrolière contrôlée par l’Etat brésilien, qui a donc rattrapé Luiz Inácio Lula da Silva, ex-syndicaliste devenu président de la République.

« Ce n'est pas encore l'histoire d'une chute. Mais cela y ressemble fort, résume L'Est républicain. Un mouvement en deux temps qui se traduit par l'effondrement d'un pays, le Brésil, et le déboulonnement d'une icône. »

Dans son éditorial, le journal Le Mondedaté d’aujourd’hui trouve « inquiétante (la) dégringolade du Brésil ». Car même si, pour l’heure, aucune preuve n'accuse « encore » Lula, même si rien non plus ne compromet explicitement sa « successeure » Dilma Rousseff, les enquêtes se rapprochent « de l'un comme de l'autre » et font « trembler tout Brasilia », admet le quotidien du soir.

« Entre crise morale, discrédit politique et dégringolade économique, voilà donc la jeune démocratie brésilienne mise à rude épreuve, 30 ans à peine après la fin de la dictature militaire. C'est inquiétant pour le pays. C'est préoccupant pour toute l'Amérique latine », regrette Le Monde.

Lula en garde à vue ? C’est « le crépuscule d’une idole », déplore Libération, qui constate que « les langues se délient, le mythe Lula se lézarde. Le " père des pauvres " n’est plus intouchable. » Et c’est d’autant plus préoccupant pour ce quotidien de gauche que les démêlés de Lula avec la justice « renforcent la droite, qui défilera le 13 mars pour demander la démission de la présidente. Ils risquent également de relancer la procédure de destitution visant Dilma Rousseff », craint Libération.

En effet, confirme Le Figaro, cette affaire de corruption devient de plus en plus « menaçante » pour la présidente, Dilma Rousseff, qui a succédé à Lula à la tête de l’État brésilien. Certes, admet le journal, qui évoque en Une la « chute de la maison Lula », aucune accusation « directe » ne vise pour l’instant Dilma Rousseff, qui a commencé son second mandat en janvier 2015.

Seulement voilà, l’actuelle chef de l’Etat au Brésil était ministre de l’Énergie, la tutelle de Petrobras, au moment des faits. Elle présidait alors le conseil d’administration de l’entreprise pétrolière nationale. « De sérieux doutes pèsent donc sur elle, souligne Le Figaro. Comment aurait-elle pu ignorer la vaste fraude, alors qu’elle participait aux instances décisionnelles les plus importantes du pays et de Petrobras ? » Poser la question, c’est souvent y répondre. A suivre, donc…

Catastrophe TGV : l’erreur humaine

Du nouveau, en France, concernant l’accident ferroviaire en novembre dernier en Alsace. En cause, probablement, une erreur humaine. Cet accident d’un train avait fait onze morts et quarante-deux blessés le 14 novembre dernier quand une rame avait déraillé lors d’un essai à grande vitesse. Survenu au lendemain des attentats de Paris, la catastrophe était donc passée au second plan de l’actualité. L’enquête officielle, toujours en cours, a déjà confirmé que la vitesse excessive du train en était à l’origine.

Et ce matin, le journal Le Parisien, qui a eu accès à des « documents » de l’enquête, affirme qu’il s’agirait en effet d’une « erreur humaine » commise par le « cadre de transport traction » lors de l’essai. Ce cheminot, « indispensable » durant les essais, est présent dans la cabine de commande lors de l’essai, explique le quotidien, c’est le « supérieur hiérarchique du conducteur du TGV », c’est lui qui est chargé de lui « rappeler les vitesses à atteindre » lors des phases d'essais.

Et devant les gendarmes, affirme Le Parisien, ce cadre transport traction aurait décidé de « repousser d'un kilomètre la zone de freinage par rapport à la feuille de route établie ». Le journal précise que ce responsable aurait dit au conducteur de « freiner au point kilométrique PK 401, alors que la feuille de route prévoyait de le faire un kilomètre plus tôt au point PK 400, afin de passer de 330 km/h à 176 km/h ». Le Parisien cite une source proche du dossier qui estime que cette décision était « incompréhensible », étant rappelé que cette catastrophe constitue le plus grave accident ferroviaire de ces vingt-cinq dernières années en France.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 05:30
  • 05:15
  • 05:33
  • 04:48
  • 05:12
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.